vaccin Polio

AFP/23 octobre 2004

SYDNEY - Les autorités australiennes ont bougé samedi pour rassurer des personnes qui avaient été vaccinées contre la poliomyélite dans les années 50 et les années 60, après un rapport attestant qu'un vaccin contaminé lié au cancer ait été distribué à cette époque-là.

L'officier médical en chef australien, le professeur John Horvath, a dit qu'il n'y avait aucune évidence d'un risque accru de cancer pour ceux qui avaient été exposés au vaccin, produit entre 1956 et 1962.

Le journal "The Age" a indiqué qu'il avait découvert l'évidence que presque trois millions de doses du vaccin contre la poliomyélite de Salk produit à l'époque avaient été souillées par un virus de singe lié à une gamme de cancers. Les Commonwealth Serum Laboratories, qui étaient alors un organisme gouvernemental, ont libéré au moins quatre séries du vaccin tout en sachant qu'elles étaient contaminées par le virus, appelé Simian Virus 40 ou le SV40, a dit le journal.

La recherche interne conduite par les laboratoires en 1962, mais jamais rendue publique, a formellement montré que le virus de singe était une cause potentielle de cancer chez l'homme. Les scientifiques ont lié le virus, qui provenait des reins infectés de singe réduits en "pulpe" et employés pour produire des cultures de cellules afin de faire croître le virus de la poliomyélite, à une gamme de cancers humains rares du poumon, du cerveau et du sang.

Le journal a indiqué que les laboratoires produisirent plus de 18 millions de doses du vaccin, assez pour vacciner six millions d'Australiens, entre 1956 et 1962. A partir de 1965, 90 pour cent des enfants australiens âgés entre cinq et 14 ans avaient reçu le vaccin par injection. Les Commonwealth Serum Laboratories ont été privatisés en 1994.

Horvath a indiqué cependant qu'il n'y avait eu aucun lien entre le vaccin et un risque accru de cancer. "Cet aspect a été passé en revue lord d'un atelier international sur le SV40 aux Etats-Unis en janvier 1997", a-t-il dit lors dans une déclaration. "La réunion a conclu qu'il n'y a aucune évidence de risque accru de cancer chez les personnes qui ont reçu le vaccin contenant le SV40. "Beaucoup de recherches avaient été entreprises outre-mer depuis cette époque. En 1997 et encore en 2001 les services d'hygiène australiens ont passé en revue la littérature la plus à jour et sont arrivés à la même conclusion"