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Syndrome du Golfe": une enquête britannique conforte Avigolfe

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BORDEAUX (Reuters) - Avigolfe, association de défense des vétérans de la guerre du Golfe, se félicite des conclusions d'une commission d'enquête indépendante britannique qui a reconnu l'existence d'un "syndrome de la guerre du Golfe".


"Avigolfe, qui a participé à cette enquête, se félicite des conclusions de ce rapport qui conclut à l'existence indiscutable d'un ensemble de maladies frappant des milliers de vétérans de la guerre du Golfe", indique l'association dans un communiqué.


L'enquête menée par une commission dirigée par Anthony Lloyd of Berwick, un juge à la retraite, et dont les résultats ont été communiqués mercredi, conclut que "le syndrome de la guerre du Golfe" est le résultat "d'une combinaison de plusieurs causes" telles que des vaccinations multiples, la projection de pesticides sur les tentes des militaires, l'inhalation de la fumée des incendies des puits de pétrole et de poussières d'uranium appauvri contenu dans certains armements.


Depuis quatre ans, Avigolfe dont le siège se trouve à Bordeaux, se bat pour que soit reconnue l'existence de ce "syndrome de la guerre du Golfe" dont seraient victimes les vétérans ayant servi lors de l'opération "Tempête du désert" contre l'Irak en 1991.


Avigolfe, qui compte 347 adhérents, a dénombré 31 décès d'anciens combattants, ainsi que de nombreux cas de maladies.


Une enquête épidémiologique confiée par le ministère de la Défense au professeur Roger Salamon, directeur de l'Unité Inserm 593 au CHU de Bordeaux, a conclu au mois de juillet qu'il n'existait pas de syndrome nouveau spécifique rattaché à la guerre du Golfe mais que les combattants du premier conflit en Irak présentaient un "nombre important de signes fonctionnels" qui pouvaient être la conséquence de leur engagement.


"Une des questions posées était de savoir s'il existait une association de signes qui représentait un syndrome nouveau spécifique rattaché précisément à l'épisode de la guerre du Golfe. A cette question, la réponse est non", avait expliqué le professeur Salamon lors de la remise de son rapport.


"Mais si on s'arrête là, c'est une idiotie", avait-il prévenu.


Il avait cependant reconnu que sur les 20.000 personnes alors engagées par la France en Irak, environ 12.000 avaient été retrouvées et 10.000 contactées, mais que seule la moitié avait renvoyé le questionnaire et 1.000 avaient accepté de subir un examen médical approfondi.


Le président d'Avigolfe, Hervé Desplat, avait estimé que cette "enquête biaisée" était "un véritable scandale".


Pour lui, l'enquête britannique confirme "les critiques exprimées par Avigolfe à l'encontre du rapport Salamon", rapport "manipulateur et partial (...) qui a permis au ministère de la Défense de classer l'affaire".


Avigolfe poursuit inlassablement son combat. Au mois de septembre elle a écrit au président de la République, au Premier ministre et à une trentaine de parlementaires qui tous ont saisi le ministre de la Défense.


"Nous n'avons pas de réponse deux mois après. Pourtant, il serait temps que soient pris en compte toutes les enquêtes et avis médicaux indépendants pour reconnaître les conséquences de la guerre du Golfe sur la santé des militaires qui ont servi. Un simple décret suffirait. Cela entraînerait un grand soulagement sur le plan moral, permettrait un accès gratuit aux soins et une indemnisation des familles des vétérans décédés", a déclaré à Reuters Hervé Desplat.
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