Coordination contre les dangers liés à BAYER
jeudi 7 avril 2005, par admin
Depuis les années 70, la Coordination contre les dangers liés à BAYER (en allemand Coordination gegen BAYER-Gefahren/CBG), rend compte des problèmes et des dangers engendrés par la multinationale de l’industrie chimique et pharmaceutique. Par son nom, BAYER évoque une multitude de problèmes : pesticides dangereux, médicaments inutilisables, risques au niveau de la production dans les pays en voie de développement, passé inassumé lié à l’IG Farben, produits sanguins contaminés par le virus du SIDA, technologie génétique, émissions de produits toxiques dans l’air et l’eau, etc.
Coordination contre les dangers liés à BAYER
Durant le IIIe Reich, l’IG Farben regroupait toutes les entreprises chimiques allemandes et était la plus grande entreprise d’Europe. Elle tira profit des crimes commis par les nazis.
Au sein de la CBG se retrouvent environ 1000 personnes et organisations, qu’elles soient concernées ou victimes, habitantes de zones proches des usines, journalistes ou savants. Elles veulent contrecarrer le puissant groupe. Chaque année, elles se rendent à l’assemblée d’actionnaires de BAYER et y exposent leurs critiques devant plusieurs milliers d’actionnaires. De plus, au cours d’un procès spectaculaire, la CBG a gagné contre BAYER devant le tribunal constitutionnel allemand. En 1991, Bayer avait porté plainte contre un trac critique de la CBG. La valeur du litige s’élevant à 500 000 marks, le passage devant chaque instance coûta plusieurs dizaines de milliers de marks, ce qui aurait ruiné toute personne privée. Finalement, le tribunal constitutionnel a pris une décision en faveur de la CBG et du droit des associations, ce qui fait jurisprudence aujourd’hui en Allemagne.
Un touche à tout
Il n’existe pas un pays du globe où BAYER n’ait pas d’activités. Les anciennes maisons-soeurs de l’IG Farben BASF, BAYER et AVENTIS dominent le marché allemand et l’industrie chimique européenne. Leur chiffre d’affaires commun dépasse 80 milliards d’euros. Il faut y ajouter un empire constitué de participations à d’autres entreprises ainsi que d’entreprises sous-traitantes. Au début de l’année 2002, BAYER a repris AVENTIS CROPSCIENCE pour la somme de 7 milliards d’euros. Cette acquisition, qui est la plus importante de l’histoire des multinationales, fait de BAYER la plus grande entreprise de technologie génétique d’Europe et le deuxième producteur de pesticides du monde.
Aucun gouvernement, aucun homme politique et aucune institution ne peut se permettre d’ignorer cette puissance. Aucune instance nationale ou internationale ne peut contrôler efficacement des multinationales telles que BAYER ou même s’opposer à des produits ou des procédés de production dangereux. La catastrophe de Bhopal en Inde nous a appris que les dangers des grandes unités de production chimique ne sont comparables qu’à ceux de l’industrie nucléaire. Dans cet ordre d’idée, critiquer BAYER constitue toujours une critique fondamentale des multinationales dans leur ensemble et de l’industrie chimique en particulier.D’Aspirine à Zyklon B
L’histoire de BAYER qui remonte au 19e siècle n’est pas seulement associée à des produits tels que l’aspirine. Le groupe est également synonyme de gaz asphyxiants et de combat, de “médicaments” tels que l’héroïne (une marque déposée par BAYER), de produits chimiques extrêmement toxiques comme le phosgène et de la dissémination de pesticides dans le monde entier. Quand ses profits en dépendent, ce groupe n’hésite pas à collaborer avec des dictateurs et des criminels de guerre qui vont de Hitler à Pinochet. Lors de la Première Guerre mondiale, Carl Duisberg, le chef de BAYER, défendit le concept de travail forcé. En effet, c’est lui qui a inventé les travaux forcés avec des prisonniers de guerre. Sur sa proposition, on déporta plusieurs milliers de Belges qui devaient travailler dans l’industrie chimique. Ce projet fut abandonné en raison d’une grève et des réactions suscitées au niveau international. Ce ne fut que partie remise.
Solidaire face à la puissance d’une multinationale
La CBG oppose avec succès aux dangers globaux et à la toute-puissance apparente de BAYER des actions, des informations et une solidarité qui va au-delà des frontières. Nous coopérons avec des partenaires de 46 pays.
Le but de notre travail est
de rendre la politique du groupe transparente et d’informer sur les disfonctionnements des usines du monde entier ; d’aider les personnes concernées ou victimes ; d’obtenir des améliorations et d’élaborer des solutions alternatives ; d’imposer que la protection de l’environnement, les droits de l’homme et la sécurité au niveau social soient respectés dans les entreprises du groupe.
Nous publions régulièrement le magazine STICHWORT BAYER en allemand et la circulaire KEYCODE BAYER en anglais. Envoyez-nous un message, si vous désirez recevoir KEYCODE BAYER régulièrement par mail ou si vous avez besoin de plus amples informations.