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 vous le saviez

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dan
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dan


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MessageSujet: vous le saviez   vous le saviez EmptyJeu 23 Fév - 17:03

1400 tonnes de médicaments dans les mangeoires

La ferme des antibiotiques

Sans eux, l’élevage industriel serait impossible. Alors on traite. Massivement. Pour le plus grand profit de quelques-uns, mais au détriment de la santé publique. Car on risque ainsi de créer des germes résistants. Et quand ils s’attaquent à l’homme...

Le chauffeur était landais, le chargement espagnol, le camion en panne et les douaniers intrigués. Dans la remorque, d’un carton éventré s’échappait un lot d’antibiotiques. Non déclarés. Sale affaire pour les destinataires: une centaine d’éleveurs de poulets du Morbihan, des Côtes-d’Armor, du Lot, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, qui avaient importé clandestinement d’Espagne, où ils sont vendus cinq fois moins cher, des antibiotiques à usage vétérinaire non autorisés en France. Trente-cinq tonnes de médicaments au total, destinés à d’infortunés poulets industriels, pour leur permettre d’aller sans trop de pépins au bout des quarante jours de leur chienne de vie. La brigade nationale d’enquête vétérinaire transmet l’affaire au parquet de Lorient: «Importation et administration illicites de médicaments vétérinaires.» Surprise, en mars 2003, le juge d’instruction rend un non-lieu. Confirmé en novembre dernier par la cour d’appel de Rennes. La libre circulation des marchandises et quelques lobbys agricoles locaux y trouveront leur compte. La santé publique, c’est moins sûr.
L’usage massif des antibiotiques dans l’agroalimentaire inquiète de plus en plus le corps médical. Déjà, en 2000, l’Organisation mondiale de la Santé mettait en garde contre l’usage abusif des antimicrobiens dans l’agriculture (voir encadré). L’Agence française de Sécurité sanitaire des Aliments s’en préoccupe aussi. Bien sûr, c’est toute la consommation d’antibiotiques qui pose problème, en commençant par celle, souvent excessive, des humains. La France, plus gros consommateur mondial par tête d’habitant, est le pays où l’on constate le plus de résistances microbiennes. Mais elle est aussi le premier pays agroalimentaire d’Europe.


Un milliard de poulets, quelques dizaines de millions de canards, dindes, lapins, 30 millions de cochons, plusieurs millions de bovins naissent et meurent dans l’Hexagone. L’immense majorité de ces animaux prend des antibiotiques. La moitié de la production d’antibiotiques est utilisée dans l’agriculture. Selon les chiffres du Syndicat des Industriels du Médicament vétérinaire, les animaux d’élevage en ont absorbé 1 400 tonnes l’an dernier. Les porcs sont les premiers consommateurs (60%), suivis des volailles et des lapins (20%), puis des ruminants (18%). Pratique sans doute la plus controversée, les antibiotiques sont utilisés comme facteur de croissance. Ils augmentent la productivité des aliments donnés aux animaux. Autrement dit, avec une dose d’antibiotique, une certaine quantité d’aliment donne plus de poulet, de dinde, de cochon, de veau ou de lapin. L’utilisation de facteurs de croissance est d’ailleurs légale. Une liste, établie par Bruxelles, spécifie quelles substances sont autorisées, et à quelle dose. Dans deux ans, les antibiotiques en seront retirés. Cette mesure suffira-t-elle à faire baisser la consommation dans les élevages? Pas certain. «Les quantités écartées d’un côté risquent d’être rajoutées de l’autre sous forme d’aliments médicamenteux», pronostique Georges Bories, chercheur à l’Inra et auteur d’un rapport sur le sujet.
Gardons-nous de diaboliser l’usage vétérinaire des antibiotiques. Ils ont contribué à améliorer l’état sanitaire du cheptel – et, par voie de conséquence, la santé humaine. Encore faut-il qu’ils soient utilisés à bon escient, et de façon contrôlée. La crise de l’ESB, l’affaire des hormones et d’autres ont montré que la défense de la santé publique avait du mal à prévaloir, face à la puissance des lobbys agroalimentaires. Les antibiotiques, en maîtrisant les maladies, ont rendu possible la production industrielle hors sol. Jocelyne Porcher, chercheuse à l’Inra, l’explique très bien dans un livre remarquable, «La mort n’est pas notre métier»: ces élevages n’en sont plus vraiment. Ce sont des lieux où la production est calquée sur le mode industriel. Tout y est mis au service du rendement. Les antibiotiques comme le reste.
Sans antibiotiques, ces hangars surpeuplés d’où les animaux ne sortent que pour mourir se transformeraient rapidement en mouroirs. Car la concentration d’animaux augmente les risques de propagation des maladies, surtout virales, et leur gravité. «Elle modifie l’équilibre écologique de l’animal. On essaie de le rééquilibrer avec des traitements», explique un vétérinaire. Quand quelques cochons toussent dans un hangar où ils vivent à 500, l’éleveur n’attend pas: il traite. Pour des raisons économiques. Le traitement peut même devenir une habitude en période de stress des animaux, comme le sevrage. On s’en doute, tout cela ne concourt pas à réduire la consommation de médicaments.
Pourtant la loi est stricte. Les vétérinaires, comme les médecins, sont soumis à l’article R. 5194 du Code de Santé publique et ne peuvent prescrire qu’au chevet du malade. Mais l’élevage industriel est assez peu compatible avec cette obligation. Dans la volaille, où les patients sont 25 au mètre carré dans des hangars de plusieurs milliers, on fait un diagnostic sur trois poules et on traite l’ensemble. On changera plus facilement la loi que le mode d’élevage. La définition de la prescription va d’ailleurs être assouplie à la demande de l’agriculture pour permettre les prescriptions «populationnelles». La Direction générale de la Santé souhaitait une définition précise. L’obtiendra-t-elle?
«La législation est facilement applicable si les intervenants sont décidés à l’appliquer», constate, un brin désabusé, un vétérinaire de l’administration. Mais la volonté des pouvoirs publics est-elle à la hauteur? Dans les années 1980, la loi qui fait obligation aux vétérinaires de visiter les élevages pour prescrire n’était pas appliquée. Quand un directeur départemental des services vétérinaires dressait procès-verbal, la justice ne poursuivait pas, et l’ordre des vétérinaires ne sanctionnait pas. Les choses ont-elles évolué depuis? «Il ne doit être prescrit qu’un médicament directement en rapport avec l’état constaté. Toute dérive, vente directe ou délivrance sans prescription ne nous paraît pas acceptable», affirme Christian Rondeau, président de l’ordre. Cela n’empêche pas certaines pratiques de perdurer.
Le 27 avril 1998, des employés de l’abattoir de Montauban-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) constatent que 35 veaux provenant d’un élevage du Morbihan ont la colonne vertébrale jaune. L’analyse révélera la présence d’antibiotiques à des doses suffisantes pour rendre la viande impropre à la consommation humaine. L’éleveur explique que ses veaux, malades, ont suivi un traitement à base d’antibiotiques pendant la quasi-totalité de leur séjour chez lui. Le traitement avait été prescrit par son frère, collaborateur d’un vétérinaire du Morbihan, Dominique Duchemin. Ce dernier se présente comme un spécialiste de l’élevage intensif des veaux de boucherie. Il a d’ailleurs mis au point un kit de démarrage (sic) qu’il envoie à l’éleveur quand ce dernier reçoit une nouvelle cohorte d’animaux à engraisser. L’enquête de la Brigade nationale d’Enquête vétérinaire a établi qu’en 1999 le docteur Duchemin et ses complices avaient écoulé 70 tonnes de médicaments. De quoi traiter 100 000 veaux! Il officiait sur 36 départements, de la Dordogne jusqu’aux Vosges. Sans jamais rendre visite aux éleveurs ni approcher les animaux auxquels étaient administrées ses ordonnances. Et le bon vétérinaire avait la main lourde: une prescription de tétracycline écrite de sa main représentait, pour un traitement de cinq jours, des doses suffisantes pour dix-huit. Chez le veau, la fièvre de cheval est très résistante. Le 5 mai 2002, le tribunal correctionnel de Vannes condamnait le docteur Duchemin à trente mois d’emprisonnement avec sursis, cinq ans d’interdiction professionnelle et 30 000 euros d’amende. Avec l’aide de quatre courtiers, condamnés eux aussi, il avait administré pour 1 million d’euros de médicaments.
Depuis vingt ans, aucune nouvelle classe d’antibiotique n’a été mise sur le marché. Ne faudrait-il pas consacrer les seules armes dont dispose la médecine à lutter contre les infections microbiennes plutôt qu’à faire baisser le prix de revient du poulet ou du cochon de batterie ?

Jean-Jacques Chiquelin




Les bactéries font de la résistance
Hormis la pénicilline, découverte par Fleming en 1928, la plupart des familles d’antibiotiques ont été isolées et produites entre 1950 et 1980. Ces substances ont permis de lutter contre les maladies d’origine bactérienne, première cause de mortalité au début du xxe siècle dans les pays industrialisés. Des fléaux comme le choléra, la typhoïde, la peste, la tuberculose ont régressé – et parfois disparu. Les antibiotiques ont aidé à diminuer la mortalité des femmes en couches. Mais ce merveilleux progrès médical est victime de son succès. Dès 1945, Fleming redoutait que leur utilisation à grande échelle ne contribue à multiplier des bactéries résistantes. Ces dernières sont en effet capables non seulement de développer une résistance aux antibiotiques, mais aussi de la transmettre. C’est le cas du staphylocoque doré, qui résiste aujourd’hui neuf fois sur dix à la pénicilline. En 1941, elle était efficace dans 99% des cas.
Les antibiotiques sont une arme dont l’efficacité s’use à mesure que l’on s’en sert. La relation entre les quantités utilisées et la multiplication des bactéries résistantes a été scientifiquement démontrée. Or les mêmes substances sont utilisées en médecine vétérinaire et humaine. Le problème principal n’est pas la présence de résidus dans les viandes ou les plantes destinées à la consommation humaine, mais quels sont les antibiotiques que rencontrent les germes dans les troupeaux. Des germes qui augmentent leur résistance et seront difficiles à éliminer, une fois passés chez l’homme.


En 1998, 5 000 Américains ont été victimes d’une intoxication alimentaire après avoir mangé des poulets contaminés par une bactérie, la campylobacter, qui s’est révélée résistante à la plupart des antibiotiques. La même année, au Danemark, une salmonelle d’origine porcine a contaminé 25 personnes, provoquant deux décès. Elle était résistante à au moins cinq types d’antibiotiques. Cette souche est devenue dominante dans de nombreux pays. Or, selon une étude danoise publiée en mai 2002, les personnes contaminées par cette bactérie avaient 2,3 fois plus de risques de mourir dans les deux années suivant leur infection que la population normale. Cinq fois plus si la souche est résistante à l’ampicilline, au chloramphénicol, au sulfonamide, à la streptomycine et à la tétracycline. Dix fois plus si elle résiste aussi à la quinolone. Selon ces chercheurs, l’usage des antibiotiques dans l’élevage est un des principaux facteurs de la multiplication des souches multirésistantes dans les bactéries responsables d’intoxications alimentaires humaines.
Le staphylocoque donne aussi des soucis. Il est de moins en moins sensible à la vancomycine, considérée en milieu hospitalier comme l’antibiotique de la dernière chance. Or l’avopartine, qui appartient à la même famille d’antibiotique, a été utilisée comme facteur de croissance pendant vingt ans dans l’alimentation animale. La Commission européenne a interdit son usage en 1997, après que des chercheurs danois eurent montré que les bactéries qui résistent à l’une résistent aussi à l’autre.

Jean-Jacques Chiquelin
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