Deux nouvelles morts suspectes en Nouvelle-Calédonie
Retrouvez notre dossier spécial - GRIPPE A : virus bénin ou pandémie meurtrière ?
La situation qui prévaut en Nouvelle-Calédonie "peut être une préfiguration" de la propagation de la grippe A en France à l'automne. C'est ce que déclarait Roselyne Bachelot jeudi matin. La ministre de la Santé disposait peut-être déjà d'éléments circonstanciés sur la situation prévalant dans l'archipel du Pacifique. Car Philippe Dunoyer, membre du gouvernement calédonien en charge de la Santé, a annoncé dès vendredi matin que deux personnes, une femme de 58 ans et un homme de 27 ans, étaient décédées ces deux derniers jours des suites de la grippe A (H1N1) à Nouméa. Cela porterait donc à trois le nombre de décès dus au virus en Nouvelle-Calédonie, selon la Direction de l'action sanitaire et sociale de l'archipel. Mardi, celle-ci évoquait déjà la mort d'une fillette de huit ans, la veille, d'une pneumonie consécutive au virus.
"Les tests ont confirmé à 100 %" que ces deux personnes étaient décédées de "complications dues à la grippe A (H1N1)", a indiqué Philippe Dunoyer. La femme est décédée le 19 août et le jeune homme dans la nuit du 20 au 21 août. Ils ont tous deux succombé à une pneumopathie bilatérale et présentaient des facteurs de risque, a-t-il précisé. Il a également indiqué que la fillette de huit ans, décédée lundi, était bien porteuse du virus de la grippe A (H1N1). "Ce premier cas est sûr à 100 %", a-t-il insisté pour lever tout doute. Ces informations n'ont pas encore été authentifiées par l'Institut national de veille sanitaire (InVS), seul organisme français habilité à tenir le décompte officiel des victimes du virus. Sauf qu'à l'heure actuelle, l'InVS n'a pas confirmé le lien entre ces décès et le virus de la grippe A.
Par ailleurs, le chiffre de 20.000 personnes potentiellement contaminées sur l'archipel a été avancé par les autorités calédoniennes, soit 8 % de la population. Une donnée non confirmée par la ministre de la Santé. "Mais cela ne veut pas dire qu'il est faux", précise Roselyne Bachelot. "Il a été établi sur la base des prescriptions de Tamiflu, des enfants absents dans les écoles, essentiellement en province Sud, et des remontées du réseau Sentinelle (médecins du public et du privé) au vu des consultations journalières pour symptômes grippaux", explique Philippe Dunoyer. Mais, selon lui, l'épidémie de grippe "a pratiquement atteint son plus haut niveau" en cette période hivernale en Nouvelle-Calédonie, même si la température moyenne est de 15 degrés.