[color:b504=darkblue:b504]Dans tout diagnostic d’insomnie, il faudra rechercher :
· Les habitudes antérieures.
· Les habitudes du conjoint
· Les habitudes du milieu.
1. Les facteurs somatiques
L’hypothétique "hyposomnie" ( à oublier).
Les apnées du sommeil +++
Réveils fréquents avec sensation d’étouffement (SAS) +++
Interroger le conjoint du ronfleur +++
Oxymétrie nocturne au moindre doute et enregistrement polysomnographique si nécessaire.
Contre indication des benzodiazépines +++
Mouvement des membres inférieurs
- Myoclonies nocturnes, augmentées par les tricycliques et barbituriques, diminuées par les benzodiazépines. C'est le conjoint qui reçoit les coups de pied ou de genou...
- Syndrome des jambes sans repos, amélioré par la carbamazépine ( penser à éliminer la polynévrite, une dysthyroïdie...)
Anomalie du réflexe de déglutition
Réveils fréquents.
Fausses routes nocturnes.
Les insomnies secondaires
Symptomatique d’une affection : fièvre, hyperthyroïdie.
Secondaire à une affection traumatique, opération douloureuse, etc.
Attention : proposer l’hypnotique pendant l’hospitalisation est logique chez un opéré ou un blessé qui ne dort pas à condition que la prescription soit courte, non banalisée ("c'est juste un petit cachet pour dormir"), et surtout pas à renouveler après la sortie …
2. Les troubles du rythme veille - sommeil
Trouble du sommeil lié au rythme circadien ( DSM IV ) :
Fractionnement persistant ou récurrent du sommeil responsable de somnolence excessive ou d'insomnie et qui est lié à une absence de synchronisation entre l'horaire veille- sommeil propre à l'individu et l'horaire veille- sommeil approprié à son environnement. La perturbation du sommeil ( ou la fatigue diurne associée ) est à l'origine d'une souffrance marquée ou d'une altération du fonctionnement social , professionnel ou dans d'autres domaines importants.
Sommeil avec retard de phase : « je n’arrive pas à m’endormir et je dors bien quand je me lève ».
Sommeil avec avance de phase : " je m'endors trop tôt et me réveille trop tôt ".
Nycthémère > 24 h : retard d'endormissement et d'éveil augmentant de façon progressive. Existence de périodes de sommeil en phase avec les synchroniseurs sociaux et périodes asynchrones décalées.( fréquents chez les mal voyants, les psychotiques).
Irrégularité du cycle veille - sommeil :
nourrisson en phase de structuration neurophysiologique et psychique ( sommeil morcelé = ne pas répondre aux sollicitations maternelles, expliquer la toxicité des produits sur cette phase normale de maturation, aider la mère.
vieillard : réaménagement de sommeil avec siestes à ne pas traiter sous peine de voir apparaître une somnolence diurne faisant suite à une anesthésie nocturne / bzp hypnotique. Troubles de mémoire + somnolence diurne = désocialisation .
Attention à la sieste, elle aggrave les insomnies.
Traitement social _ à voir avec les synchroniseurs sociaux_( travail, famille, etc.)
2. Les facteurs neuropsychiques
Les syndromes superficiels :
excitation psychomotrice, (Hyperfonctionnement / ex : jeux excitants, exaltation affective, télévision par stimulation du lobe occipital (scintillance), bruits forts, etc.).Souvent irréguliers et passagers.
Les syndromes anxieux :
Anxiété, phobies et obsessions doivent toujours être recherchées. Grande pourvoyeuse d'insomnie, l'anxiété est la cause d'insomnie la plus fréquemment rencontrée. Or l'hypnotique benzodiazépine d'action courte prescrit le soir va altérer le rêve dans sa fonction de travail psychique de lever d'angoisse. Voir "Le rêve".
Ainsi le malade, mis quelques temps à distance (sous "anesthésie") des phénomènes anxieux pendant la durée d'action du médicament, ne profitera pas des avantages de ses rêves et s'en trouvera fort dépourvu dans son malaise à vivre. Les anxiolytiques à demi vie longue répartis sur l'ensemble de la journée seront beaucoup plus efficaces.
Les syndromes dépressifs :
Très souvent sous estimés, assez peu diagnostiqués. Le réveil précoce 4 h +++,. la qualité de l'humeur , dans la mesure où elle est dysphorique doit déboucher sur l'utilisation d'antidépresseurs si possible sédatifs en prise unique le soir ( SURMONTIL, LUDIOMIL).
Les grands syndromes psychiatriques.
Manies, bouffées délirantes, confusions, psychoses chroniques sont toutes pourvoyeuses d'insomnie, mais celle-ci apparaît très secondaire au regard de ces types de pathologie auxquels doit d'abord s'adresser le traitement.
3. Les facteurs toxiques
Nombreux et jamais systématiquement recherchés à l'examen clinique.
Médicaments :
Psychostimulants (Olmifon).
Anorexigènes. ( vendus sous la manche via Internet )
Vitamine C.
Antidépresseurs stimulants ( Survector, Prozac).
Antidépresseurs tricycliques (Anafranil sauf forme à 75 mg, galénique préservant la nuit du sujet)
Corticoïdes.
Antituberculeux.
Les hypnotiques :
Syndromes de sevrage : pseudo effets rebonds et escalade de prescriptions.
Doses cumulées : effets secondaires importants gênant l'endormissement.
Cumul de molécules : deux BZP chez un même sujet vont entrer en concurrence de fixation sur les récepteurs centraux de ces molécules. Chez l'anxieux, si la BZP d'action courte est plus affine que la BZP d'action longue, le sujet n'aura pas l'effet bénéfique de cette dernière sur son malaise à vivre diurne et ne bénéficiera plus de la fonction de ses rêves pour atténuer son anxiété. Conclusion , il sera anesthésié la nuit et sur-anxieux la journée.
Caféine :
La cinétique est lente, c’est le café de 17 h qui troublera le sommeil de la nuit ou l’endormissement.
La Caféine entraîne une vidange de neuromédiateurs cathécholaminergiques ( qui peut , au contraire, être intéressante dans le cas d'hyper- stimulation intellectuelle avec trouble de l'endormissent ), favorisant le sommeil de personnes travaillant tardivement à leurs examens...
· Toxiques : opiacés, amphétamines, Lsd…
· Alcool : hyper stimulation incohérente et conservation de la vigilance ( vigilance = état opposé à l’état de sommeil et non pas dans le sens de vigilance « au volant »,réflexes). [/size]