vache folle

ESB: un risque difficile à estimer pour l’homme

Vaches élevées dans l'Alberta, au Canada, où deux cas de vaches folles ont été récemment détectés. (AP)

Afin de s’assurer que les mesures sanitaires de protection mises en place après la crise de la ‘’vache folle’’ sont efficaces pour le consommateur, des chercheurs ont tenté d’estimer la dose minimale de tissus bovins infectés par le prion qu’il serait nécessaire d’ingérer pour risquer de développer le nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ).

Jean-Philippe Deslys (Commissariat à l’Energie Atomique) et ses collègues ont fait ingérer à deux macaques 5 grammes de cervelle issue d’une vache atteinte d’ESB qui se trouvait juste sous le seuil de détection de la maladie. L’un des singes a développé l’équivalent de la MCJ au bout de 5 ans, l’autre n’a toujours rien au bout de 6 ans et quatre mois. Ces résultats sont publiés aujourd’hui en ligne par la revue médicale The Lancet.

Les chercheurs estiment qu’il faudrait qu’un humain consomme au moins 1,5 kg de cervelle ou de moelle épinière issues d’une vache malade à un stade indétectable pour risquer de développer le vMCJ. Ces tissus sont aujourd’hui interdits à la vente. Cette étude ne fournit cependant qu’un ordre idée et ne donne pas de seuil précis de dangerosité.

Les experts anglais, Pr James Ironside en tête, soulignent dans un commentaire que l’étude ne porte que sur deux animaux et que les implications de ces résultats sont donc difficiles à évaluer. Ils insistent aussi sur l’importance d’un autre facteur : l’exposition répétée au prion pathogène de personnes jeunes sur une courte durée. Cela pourrait aggraver les risques de développer une maladie neurodégénérative liée au prion.