Plus efficaces que les vaccins de Bachelot, les vertèbres de Johnny ont fait disparaître de nos écrans télé la grippe porcine. On le comprend. Une hernie Hallyday ne saurait être simplement discale. Elle est forcément nationale, voire internationale. La convalescence postopératoire d’un chanteur de rock ne saurait se passer tranquillement à Triffouilly-les-Oies. Le décor qui s’impose, c’est la Cité des Anges et des stars, autrement dit Los Angeles. Et c’est ainsi que l’on bascule dans un feuilleton style Urgences mâtiné de Dallas. Pour cela, il faut un chirurgien sulfureux, charcuteur de stars, Delajoux le mal nommé. Il faut aussi un producteur, requin ça va de soi. Dans le rôle, Jean-Claude Camus est parfait. Surtout quand il se met à beugler de l’autre côté de l’Atlantique que l’opération de Johnny est “un massacre”. Jean-Claude Camus ? Rien à voir avec le prix Nobel de littérature que l’on songe à panthéoniser. Le jour où les futures cendres de ce Camus-là seront transférées, ce sera plutôt dans un coffre-fort en Suisse. On comprend dès lors que les beuglements sont intéressés. Que l’état de santé de Johnny importe moins que le pognon qui risque de se perdre pour cause de tournée annulée. Bataille d’assurances en perspective. Très américain vous dis-je ! Et Johnny dans tout ça ? Même si les médias s’obstinent bêtement à l’appeler “l’idole des jeunes”, il est train d’apprendre qu’un chanteur aussi célèbre soit-il a l’âge de ses disques d’or, de platine et… vertébraux.
Bruno Testa