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 interview

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dan
Rang: Administrateur* LA SANTE DE NOS ENFANTS EN DANGER
dan


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MessageSujet: interview   interview EmptyDim 14 Mai - 18:08

Une interview de Françoise François

Françoise François nous parle de son combat auprès des malades les plus graves. Des Grands brûlés aux Soins palliatifs, l’infirmière rebelle, devenue psychologue du travail auprès d’autres soignants, s’insurge contre la médecine tiroir-caisse et le soin à la chaine. Un témoignage sensible sur une profession surexposée à la vie, à la mort.

Un extrait
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Quel est votre parcours ?
Atypique puisque dans les hôpitaux, ma première fonction a été d'occuper un poste d'ASH (femme de ménage) dans un service de cancérologie-ORL. Pendant mes études d'infirmière, j'ai du accepter des postes d'aide-soignante pour financer le quotidien. Une fois obtenu mon DE à la AP/HP (Assistance Publique / Hôpitaux de Paris), j'ai trouvé ma première fonction d'infirmière en réanimation à la Pitié-Salpétrière. Déçue par mon premier salaire, j'ai alors quitté la Fonction Publique, et fais le choix de rembourser mes études pour aller travailler dans le privé. Malheureusement dans ce secteur, j'ai découvert que le patient est avant tout un client, c'est ce qui m'a décidé à entrer dans l'armée. Je connais bien les militaires pour avoir fait mon service national à Cherbourg dans le secteur de la santé.


Dans vos rêves de petite fille, quelle idée vous faisiez-vous de ce métier ? Quelle réalité avez-vous découvert ?
Je n'avais pas d'idées précise du métier si ce n'est les piqûres et les pansements. Je me souviens d'un jour où mes frères avaient transpercé ma poupée à l'aide d'une pointe et d'un marteau : je jouais tout de même avec elle. Dans mon imaginaire, elle souffrait de la varicelle et je la soignais.
Une infirmière est une personne qui porte énormément de responsabilités. Le métier demande beaucoup de soi. La seule satisfaction est de voir son patient sur la voie de la guérison ce qui n'arrive pas toujours. Dans ce métier, si on généralise, il a deux grands types de médecins, les docteurs et les médecins "tiroir caisse". Les docteurs sont ceux qui font passer l'humain et la compétence avant toute chose, et Dieu merci il y en a ! Les tiroir-caisses vous parleront assez vite de votre mutuelle, de leurs dépassements d'honoraire avant l'opération. Dans le privé, je me souviens d'un chirurgien passé expert en la matière. Il y a également ces médecins qui, sous couvert de leur savoir, peuvent réclamer des sommes exorbitantes pour une consultation spécialisée. Lorsque une personne lambda appelle, un délai de trois à six mois est nécessaire pour le premier rendez-vous. Si vous payez, c'est pour demain. Tout ceci est navrant ! A mon sens, ce genre d'agissements creuse le fossé entre une médecine des pauvres et une médecine des riches.


Vous vous présentez comme une "infirmière rebelle", comment résister à l'institution hospitalière ? Vos meilleurs souvenirs ?
Je n'ai jamais accepté de prendre pour argent comptant une décision médicale ou administrative qui allait à l'encontre de mes idées surtout quand la cause me semblait juste. Je pense que mon premier acte de rébellion a été cette chirurgienne qui repoussait une intervention chirurgicale pourtant nécessaire au malade. J'ai refusé de poursuivre le jeûne à laquelle on l'astreignait. J'ai fait manger cette patiente en disant frontalement à la chirurgienne que si cette femme avait été ma mère, j'aurais porté plainte pour non assistance à personne en danger. Cela m'a coûté un blâme dont je ne suis pas peu fière. Ceci étant, je ne suis pas dans la polémique à longueur de journée, seulement si ce que je vois me heurte. A ce jour j'ai appris à y mettre les formes. C'est une rébellion à bon escient je pense. J'ai aussi des amis docteurs qui font leur métier en toute conscience professionnelle et dans le respect de l'être humain. Je ne suis pas en guerre contre le corps médical, je suis en rébellion contre ce qui me paraît injuste.
Par exemple, je garde les meilleurs souvenirs de mon exercice au service des grands brûlés de l'hôpital Percy lorsqu'on réanimait et sauvait le patient. Tous travaillaient dans le même sens en toute synergie avec un même but : sauver le blessé. Il y avait là quelque chose de jubilatoire.


Pourquoi avoir choisi d'exercer en soins palliatifs ?
J'avais fait la connaissance du docteur François Natali quelques temps plus tôt et j'avais trouvé sa prise en charge du patient remarquable. C'était l'idée que je me faisais du docteur. Un homme bon, droit et juste. Je l'ai vu à plusieurs reprises s'assoir près du malade et annoncer des diagnostiques graves sans effrayer les malades avec une humanité extraordinaire. J'étais en confiance et il considérait l'infirmière comme une soignante, comme une personne capable de réfléchir et de prendre des responsabilités. J'ai donc voulu exercer ma profession avec ce médecin et comme il exerçait lui-même en pneumo-cancéro-soins palliatifs, c'est la raison pour laquelle je me suis retrouvée dans un service de soins palliatifs.


En quoi consiste le travail des infirmières auprès des patients en fin de vie ?
Il s'agit de considérer le malade en vie jusqu'à son dernier souffle. Garder beaucoup d'humilité tout en étant en phase avec sa technique et son savoir théorique. Il s'agit d'une prise en charge globale du malade qui comprend les difficultés sociales, personnelles, religieuses aussi bien que médicales. C'est un secteur de soins passionnant où il peut encore y avoir de belles réussites en terme d'accompagnement. Dans ce service dur, de pointe et où le nombre de décès est élevé, c'est aussi là que j'ai appris à vivre. S'il fallait que je retourne aux soins, c'est vers ce type de service que je reviendrais. Les soins palliatifs ne sont pas des soins de mort mais bien des soins de vie !


Vous avez quitté la vie d'infirmière, pour devenir psychologue du travail auprès de personnels médicaux … Comment joue ici l'expérience du métier ?
Nous parlons le même langage, nous avons ressenti les mêmes maux. Le travail que j'ai fait sur moi-même (grâce aux études et à la thérapie) me permet d'avoir le recul nécessaire pour analyser les problématiques présentées et essayer de trouver des solutions qui satisfassent tout le monde. Malheureusement, il y a aussi les cas où il n'y a pas de solution, restons humble !
J'interviens sur le champ de la reconversion professionnelle, les départs en retraite, la gestion des conflits, l'organisation, etc. Il arrive également que j'oriente le sujet vers des soins adaptés si j'ai pressenti chez lui une maladie psychiatrique ou un dysfonctionnement psychique majeur.


Pourquoi publier ce livre aujourd'hui ?
Après avoir fait le tour de ce métier d'infirmière, je ne pouvais partir sans rien dire, c'est mon dernier acte de rébellion. J'avais également envie de transmettre un message au public qui ne se sent pas concerné par le problème des soignants. Souvent le public découvre les difficultés lorsqu'il est lui-même confronté à la maladie.


Qu'attendez-vous des rencontres du Festival International de Films de Femmes auquel vous participez ?
Des rencontres singulières !


Quels sont vos projets ?
Faire découvrir ce métier de psychologue du travail au monde hospitalier d'une part et d'autre part, écrire un deuxième livre sur la réalité du quotidien des personnels hospitaliers.




Propos recueillis par la Audrey Cluzel, mars 2006


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