Les myopathies métaboliques.
Elles sont liées au dysfonctionnement de l'une des étapes du métabolisme musculaire. Elles se manifestent soit par un tableau de rhabdomyolyse aigu (cf. supra), soit par une intolérance musculaire à l'effort associant, lors de l'exercice, des courbatures musculaires ou des crampes, une fatigabilité et un essoufflement.
§ Les glycogénoses musculaires sont dues à un déficit enzymatique au niveau de la glycogénolyse ou de la glycolyse. La plus fréquente est la maladie de Mc Ardle (glycogénose type V) de transmission autosomique récessive, se manifestant dès la grande enfance par des crampes d'effort. Le test d'effort sous ischémie montre l'absence de l'élévation normale du lactate dans le sang veineux. L'étude histochimique du muscle objective la surcharge en glycogène et l'absence d'activité myophosphorylasique.
§ Les myopathies par surcharge en lipides. Elles peuvent être dues à un déficit en carnitine, en carnitine-palmityl-transférase (CPT) ou plus souvent à un déficit au niveau de la chaîne respiratoire mitochondriale.
§ Les maladies mitochondriales sont caractérisées par un dysfonctionnement de la chaîne respiratoire mitochondriale. Elles s'expriment à tout âge et sont responsables de phénotypes très variés:
w Les délétions uniques de l'ADN mitochondrial sont sporadiques et se manifestent par une ophtalmoplégie externe progressive isolée ou associée à une atteinte pluri-systémique (syndrome de Kearns Sayre caractérisé par une ophtalmoplégie progressive débutant avant 20 ans et une rétinite pigmentaire).
w Les mutations ponctuelles des ARN de transfert portés par l'ADN mitochondrial sont d'hérédité maternelle. Elles sont essentiellement associées à des atteintes cérébrales et/ou musculaire progressive (syndrome MELAS associant des pseudo-accidents vasculaires cérébraux et une acidose lactique, syndrome MERRF se manifestant par une épilepsie myoclonique).
Le diagnostic repose sur l'élévation du taux du lactate dans le sang et le LCR (pour les atteintes encéphaliques), et surtout la présence d'agrégats mitochondriaux dans certaines fibres musculaires ("ragged red fibers"). L'étude biochimique du muscle et l'analyse biologique moléculaire de l'ADN mitochondrial complètent ces investigations.